Accueil 5 L'association 5 Il y a 42 ans, naissait l’Association Démocratique des Français à l’Étranger (ADFE)

Le 20 mars 1980 Gérard Jacquet, vice-président des Communautés européennes, déposait les statuts de l’ADFE, la nouvelle association des Français de l’étranger, auprès de la préfecture de police de Paris. Gérard Jacquet en fut le premier président en même temps que Louis Périller, préfet honoraire, ancien résident général de France en Tunisie. Etienne Manach, premier ambassadeur de France en Chine en accepta la présidence d’honneur. Parmi les membres fondateurs, on peut retrouver les noms de personnes qui ont longtemps accompagné l’ADFE, Jean-Pierre Bayle qui fut sénateur des Français établis hors de France, André Boerez qui a représenté l’ADFE au Conseil d’administration de la Caisse des Français de l’étranger, Guy Le Néouannic bien connu du monde enseignant et Florence Pavaux, notre amie d’Israël. Gilles Carasso, en était le Secrétaire général et Monique Signal la trésorière.[1]

La sociologie des Français établis hors de France était en plein changement, la décolonisation d’un côté, l’ouverture sur l’Europe et sur le monde de l’autre ont largement contribué à cette évolution. Les colons disparaissaient au profit des coopérants et des enseignants, les PDG de grandes entreprises n’étaient plus les seuls à être audibles. Les nouveaux Français de l’étranger, les bi-nationaux ne se reconnaissaient pas dans l’Union des Français de l’étranger et l’ADFE se chargea de briser le monopole de l’UFE selon le journal Le Monde en regroupant ce peuple de gauche qui aspirait à plus de démocratie, à la reconnaissance de ses droits en matière de protection sociale, de scolarité pour les enfants (tous les enfants puisque dans de nombreux pays les enfants bi-nationaux n’avaient pas accès aux établissements français) et de fiscalité. L’ADFE, dès ses débuts, se dote d’un magazine : Français du monde.

Couverture Français du monde N°1

Couverture du premier numéro du magazine Français du monde sorti en novembre 1980.

Au cours des années suivantes, aidée par un gouvernement de gauche, l’ADFE a pu faire évoluer la législation et la réglementation concernant les Français de l’étranger. La première grande mesure a été l’élection au suffrage universel du Conseil supérieur des Français de l’étranger. « L’élection au suffrage universel, c’est la possibilité pour tous les Français de l’étranger de faire entendre leur voix; c’est la confrontation des problèmes et des solutions; c’est la perspective de mettre en chantier un grand projet de présence française à l’étranger où l’argent ne sera pas le dernier mot de tout mais où d’autres valeurs l’échange, la découverte, la solidarité, l’expérience auront leur place » (Gilles Carasso). D’autres mesures ont rapidement amélioré la vie des Français de l’étranger une protection sociale plus large avec la  mise en place de la 3ème catégorie aidée, la structuration du réseau des écoles françaises à l’étranger avec la création de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, les commissions consulaires pour aider nos compatriotes localement (aide sociale, bourses, emploi, sécurité), les programmes FLAM pour permettre la transmission de la langue française à tous les enfants, même scolarisés dans les écoles locales.

Depuis cette époque l’ADFE, reconnue d’utilité publique le 18 mars 1986, devenue Français du monde-adfe en 2013 (JO du 1er mars 2013) poursuit son action en direction des Français de l’étranger, fidèle au slogan qu’elle  a adopté dès ses débuts, largement repris d’ailleurs au-delà de ses rangs, agir pour que les Français de l’étranger soient des Français à part entière.

Claudine Lepage,
Présidente de Français du monde-adfe


[1] Les autres membres du Bureau constitutif étaient René Labes, Georges Piolet, Maurice Guerrin, Dominique Robert, Marc Voisin, René Alletru et Gérard Wolber.

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