Accueil 5 L'association 5 L’habitat intergénérationnel pour lutter contre l’isolement

Le principe du logement intergénérationnel est des plus simples : il consiste en l’échange d’un logement contre un service rendu. Il met en relation deux personnes, le plus souvent une personne âgée et un étudiant ou un jeune actif, qui décident de cohabiter.

C’est le terrible bilan de la canicule de 2003 qui pousse les pouvoirs publics à encourager ce nouveau type de cohabitation. En 2005, des associations se regroupent dans un réseau national baptisé Cohabitation solidaire intergénérationnelle (CoSi) et s’engagent à respecter la charte « Un toit, deux générations » rédigée à l’initiative du Ministère délégué aux Personnes Agées, qui pose les règles de la cohabitation intergénérationnelle.

Pour trouver une colocation intergénérationnelle, mieux vaut passer par une association spécialisée. Le réseau CoSi fournit des adresses partout en France (www.reseau-cosi.com). Contre le paiement d’une cotisation annuelle, ces associations mettent en relation jeunes et seniors, et se chargent de constituer des binômes qui fonctionnent. Plusieurs formules sont proposées : chambre gratuite contre un engagement de présence le soir ; chambre avec participation aux frais contre quelques services ; chambre avec une indemnité d’occupation, sans engagement auprès du senior. Le jeune accueilli rend, selon le niveau de dépendance de son hôte, quelques services : apporter du pain, récupérer les médicaments, tenir compagnie le soir, tondre la pelouse, etc. Ces services, ainsi que l’organisation de la vie quotidienne, sont précisés dans une convention rédigée par l’association médiatrice et signée par les deux parties.

La cohabitation intergénérationnelle gagne, d’année en année, en popularité : elle permet aux seniors de continuer à vivre à leur domicile en étant moins isolés ; pour les jeunes, l’intérêt est de se loger à moindre coût mais aussi d’être utiles et solidaires. Depuis 2005, au moins 4000 cohabitations ont été constituées, dont 3000 en Ile-de-France. Néanmoins, cette solution alternative est loin de faire l’unanimité. Les syndicats étudiants se montrent étonnamment réticents. La Fage dénonce « une solution plus médiatique que quantitativement importante » tout en reconnaissant qu’il peut s’agir d’une véritable « bouffée d’oxygène dans les zones très tendues ». De son côté, l’UNEF va beaucoup plus loin en parlant de mesures gadgets qui ne résolvent pas le problème du manque de logements étudiants en France. Mais les principaux blocages sont à chercher du côté des mentalités, et ce toutes générations confondues. En effet, plus de la moitié des Français n’ont pas envie de partager un logement avec une personne d’une autre génération, et l’accueil d’un proche en perte d’autonomie reste la motivation principale.

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