Accueil 5 L'association 5 PAMECAS : l’intérêt des pauvres

Benjamin, où est-on cette fois ci ?  Patience…

 

En terres d’économie sociale et solidaire (ESS), il y a toujours, au départ, un besoin social

Il s’agit ici de l’accès aux services financiers pour développer l’activité économique, notamment en milieu rural. Le cadre juridique et réglementaire, des mouvements associatifs actifs et des habitudes d’épargne informelle au Sénégal favorisent, en 1996, le programme d’Accès des Femmes Sénégalaises aux services Financiers (AFSSEF), grâce au fonds de garantie et à l’assistance technique de Développement International Desjardins (des Caisses Desjardins, au Québec). Institutionnalisé en 1998, il devint le Partenariat pour la Mobilisation de l’Epargne et le Crédit au Sénégal (PAMECAS)

 

Un développement rapide

2000 : l’autonomie financière est atteinte.
2002 : l’informatisation du réseau est engagée.
2005 : le réseau se fixe un objectif stratégique : « démocratiser l’offre de services financiers, afin d’améliorer la qualité de vie des populations au Sénégal…/… »

Le Conseil d’administration de PAMECAS,  dont est membre tout président de conseil d’administration des caisses de base,  s’est ainsi donné comme mission de développer des mutuelles d’épargne et de crédit rentables et pérennes. Mais également de mobiliser le potentiel financier de chacun, et des ressources extérieures. Son objectif principal est de faciliter l’accès des populations au crédit mais également à la collecte de l’épargne pour un meilleur développement social.

Les chiffres clés au 31 décembre 2012 parlent d’eux-mêmes : 40 caisses, 83 points de vente, 536 070 sociétaires, 97 667 emprunteurs, 596  salariés, 29, 38 milliards de FCFA (45 millions d’euros) en encours d’épargne et  34,28 milliards de FCFA (51 millions d’euros) en encours de crédit

 

La Mutuelle de santé aussi

Plus de 80% de la population sénégalaise n’est pas couverte contre le risque de maladie. Pour répondre à une demande croissante de ses membres, le réseau a ainsi créé en 2006 une mutuelle sociale,  MS – PAMECAS,  qui œuvre pour l’accès aux soins des personnes exclues des systèmes de sécurité sociale existants. La stratégie repose sur la micro-assurance santé, avec l’appui du programme STEP de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), dans l’objectif de sécuriser leur épargne et de leur offrir l’accès aux structures de santé à chaque fois que de besoin.

 

Comment cela fonctionne-t-il ?

MS-PAMECAS reçoit de petites cotisations (250 FCFA – environ 0,38 € –  par mois et par bénéficiaire). Elle couvre, au niveau des structures sanitaires, 70% des soins, des hospitalisations, des accouchements, des analyses, des échographies et des médicaments. Le produit couvre aussi 25% des médicaments qui sont achetés au niveau des pharmacies privées et qui sont prescrits par les prestataires de soins/partenaires. Les bénéficiaires sont pris en charge efficacement sur place, grâce à la bonne collaboration du personnel des postes, centres de santé, hôpitaux régionaux et pharmacies privées ayant signé une convention avec la mutuelle.

Les populations font un effort pour payer une partie de leurs soins. L’Etat doit, de son côté, canaliser les subsides à travers les mutuelles de santé pour que toute personne qui cotise puisse bénéficier d’un cofinancement par l’état afin d’accéder à un paquet essentiel de services de santé.

 

Un défi majeur : l’accès aux soins pour tous les Sénégalais

Le principal défi à relever consiste à étendre ces systèmes de manière à ce que tous aient accès aux soins et jouissent à tout le moins de sécurité du revenu. La micro-finance peut aider le pauvre à sortir de la misère, la micro-assurance santé peut l’aider à ne pas y retomber. Visant à couvrir ses 500 000 sociétaires et leurs proches, en raison de 2 personnes à charge pour chaque adhérent, MS-PAMECAS compte couvrir à l’horizon 2015, près d’un million de sénégalais. A noter que chaque adhérent a la latitude de prendre jusqu’à 10 autres personnes à charge. Au 31/12/2012, la mutuelle comptait plus de 21 000 bénéficiaires.

 

Benjamin Ty-Shen

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