Accueil 5 L'association 5 La retraite… au soleil (épisode 5) La Maison des Babas Yagas : une solution adaptable à l’étranger ?

Sans doute pas partout, bien qu’avec beaucoup de bonne volonté, on peut venir à bout de toutes les difficultés. Il y a bien sûr des précautions infinies à prendre. D’abord le montage de ces associations doit être assez souple pour s’adapter aux différents pays où l’on veut les mettre en place. Mais  il doit être suffisamment rigide dans certains de ses articles pour ne pas laisser de place au détournement de sa finalité.

Les statuts devront mettre impérativement au premier plan le bien-être de chaque individu, non pas tant dans les choses matérielles, mais toujours dans le souci de la préservation de sa dignité et le refus de l’infantilisation. Comme dans toute association le Règlement Intérieur sera libre -dans le cadre des statuts fondateurs- de régler au mieux la vie de la maison.

Il faut prévoir la mise en place parallèlement -par l’implication des associations reconnues d’utilité publiques- d’une autorité morale qui veillera à ne laisser place à aucun débordement.

Enfin, et c’est là le point faible, aucune chance ne peut être donnée à une personne atteinte d’un trop gros handicap ou d’une maladie lourde (je pense bien sûr à la maladie d’Alzheimer) de pouvoir intégrer ce genre de «pensionnat». Cela n’est plus du ressort de la bonne volonté commune de veiller les uns sur les autres et cela ne peut que contribuer à lézarder ce qui doit cimenter le groupe.

Dans certains pays, il est assez facile de louer à bon compte de grosses maisons comptant plusieurs chambres et des espaces communs. Le personnel de maison est souvent très dévoué et les salaires ne sont pas si élevés qu’on ne puisse en mutualisant l’argent des « pensionnaires » en rétribuer suffisamment pour assurer à chacun la propreté et le bien-être qu’on lui doit. De plus, je le rappelle, l’exercice de la liberté et de la dignité de chaque individu ne va pas jusqu’à lui ôter le chiffon à poussière des mains tant qu’il est capable de le tenir. Le personnel soignant libéral peut suffire dans tous les cas de petits bobos et il ne doit pas être impossible de signer une convention avec la CFE pour les cas plus graves nécessitant une personne sur place temporairement.

Viviane Claverie

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